Parle avec les arbres

 "Monsieur Du chêne ?
- Hum, oui, quelque chose comme ça.
- Je me sens las. Je cesse mon combat contre le vent.
- Oui, ça souffle pas mal aujourd'hui. Il y a un avis de tempête dans ce coin de Bretagne. Mais qui me parle au juste ? Je vous entends mais je ne vous vois pas.
- Moi, je vous vois, vous êtes à quelques branches de moi, dans l'appentis où vous faites des petits tas de mon grand frère. Je suis le grand pin à côté du garage. 
- Et moi je suis la reine d'Angleterre.
- Je n'y connais pas grand chose en royauté, chez vous les humain, mais je sais que vous êtes Olivier Du chêne. Je m'adresse à vous parce que je souhaite être incinéré, j'en ai marre des insectes xylophages. On m'a dit que vous pouviez faire ça pour moi.
- Je vais faire de mon mieux, Grand Pin."

Un grand pin, près du garage ? Il y en a deux ou trois. C'est vrai que ça souffle quand même. Il faudrait pas que des branches tombent sur la voiture. Ya  pas idée de toujours la garer là. (photo d'archive)

Je vais la déplacer, on ne sait jamais. Hop, à l'abri.

Je me demande s'il ne faut pas que je consulte. "Danse avec les loups", je le sens bien, mais parle avec les arbres ? C'est pas parce que mon prénom et mon nom sont des arbres que je suis un arbre et que je peux ..."

"Crac, ... Broum."

Bon, je suis peut être fou, mais on dirait que les arbres me parlent vraiment. Il faut que j'en discute avec Peter Wohlleben. Non, ce n'est pas un arbre, lecteur mais un forestier-écrivain. Sa "vie secrète des arbres" m'avait beaucoup impressionné quand je l'ai lu.

"Tu ne souffres pas trop, Grand Pin ?

- Ca fait un peu mal mais de moins en moi, je sens que doucement, je pars.

- Pars en paix, Grand Pin. Ne crains rien, on est outillés."

Outillés et efficaces, regarde ce qu'on a fait en une journée :

Bon, on s'est fait aider par des pros, c'est vrai. Un passage est rouvert mais tout n'est pas débité, loin de là. Il faudra qu'on revienne avant les xylophages. 

Mince, c'est quand les capricornes ? Entre le 22 décembre et le 20 janvier. Le grand pin nous a laissé presqu'un an pour s'occuper de ses dernières volontés.