Nous étions 3 garçons, nous ééétions 3 garçons, nos chant, nooos chants emplissait la maison...
Cet endroit était le lieu de rendez-vous d'une belle bande de copains. Nous y avons (un peu) étudié mais nous y avons surtout fait des fêtes mémorables, dont celle de mon départ dans la vie professionnelle loin dans le grand nord parisien. La préparation a duré 2 jours, la fête 3, l'after 2 autres. Une semaine de musique, d'alcool, d'(illisible) et de (illisible). A la fin, tout ce qui se buvait, mangeait ou (illisible) avait disparu. Nous avons même picolé le Monsieur Propre. Impossible de faire correctement le ménage avant de partir!
Le voisin a applaudi : il en avait marre des Doors et d'Higelin le jeudi à 2 heures du matin. Il n'a plus eu besoin de se venger avec du Johnny Halliday le dimanche matin vers 8 heures. Œil pour œil...
Il reste, en plus de bonne vibrations, des traces de nos talents en peinture. Prenez des potes d'environ 20 ans, confiez-leur des pinceaux, vous pouvez compter sur leur créativité.
Ma chambre est devenue violette, la salle de bain, rouge. A la première couche, passée sur du blanc, on aurait dit que nous avions jeté un seau de sang sur les murs. Il y avait tout : la couleur, les dégoulinures sur le mur, les éclaboussures sur le sol. Miam. Malheureusement, il n'y a plus de photos de cette époque. Ma mère a toutefois repris le flambeau : les toilettes ont longtemps été peintes dans la sémillante couleur noire, jusqu'à que sa petite fille ait l'âge de parler et refuse d'aller y pisser.
Par chance, il reste une trace de cette héroïque époque épique : la peinture des fenêtres. La couleur était plutôt classique, ce n'est pas ça. C'est la technique d'application de la peinture blanche qui vaut son pesant de cacahuète : nous (je?) avons largement débordé sur la vitre et laissé sécher. A l'époque, la peinture était glycérophtalique. Malgré des quantités industrielles de white-spirit, impossible d'enlever la super peinture Delzongle sur du verre déploi granité.
Je me dépêche de poser ici un témoignage, ces magnifiques œuvres d'art vont rapidement disparaître au profit de banales fenêtres isolantes.
